WANG DELUN ► TRAINING WHEELS

J'ai une peur bleu des Loups Garou, une part de moi les déteste pour avoir ruiné ma vie. Pour avoir fait voler en éclat le peu de stabilité que j'avais petite et une nouvelle fois quand j'ai atteint l'âge adulte. je déteste les Loups garou mais je les déteste encore plus d'en aimer un. Ce n'est pas tant que je voue une haine profonde pour cette race, mais disons que je préfère me cacher derrière une généralité pour ne pas avoir a affronter mes réelles convictions. Malgré tout, pour l'amour de ma mère, pour l'amour de ... Lui, je suis soulagée que cette requête n'ai pas été acceptée.
L'Homme ne sera jamais prêt à accepter l'existence d'un tel monde. une partie peut être, de ceux des plus réfléchies, mais par la majorité. ils s’entre tuent, se détestent, se dénigrent, certains se sentent plus forts que d'autres, les minorités meurt aux yeux de tous et les plus puissants s'en délectent dans leur tour d’ivoire. Ils tuent notre monde et se complaisent dans leur folie. Restons cachés pour nous éviter une guerre où seul le sang des innocents coulera.
Je ne m'arrête pas. Peut être que je ralentis, observe la scène un instant mais me détourne simplement. j'ai d'autres combats à mener que de m'immiscer dans des querelles d'ivrognes. je devrais peut être m'interposer, envoyer une patrouille, agir sans être actrice ... mais ce n'est pas mon problème. Alors je continue mon chemin. Il est déjà bien tard pour moi, je préfère rentrer me coucher.

le caractère et l'histoire de ton personnage Elle glisse sur ses épaules sa chemise qu’elle boutonne en fixant son reflet dans le miroir. Elle ne voit même plus cette cicatrice fine et blanche en forme de lune à l’orée de son cou. Une cicatrice, une marque, un passé brisé. Des souvenirs qui remontent chaque fois qu’elle pose son regard sur cette ligne coupée. Une part de lui. Une part de son passé qu’elle n’a jamais pu oublier, qu’elle n’a jamais voulu oublier. Elle brosse ses cheveux dans cette même routine quotidienne. Son cœur bat dans un rythme régulier, un coup d’œil vers le mur est plus fort qu’elle et elle se demande s’il l’écoute. Ce cœur qui bat pour lui. S’il l’écoute, comme il l’écoutait, ce cœur qui bat toujours pour lui. Elle tire trop fort sur un nœud et ça la sort de ses pensées dans lesquelles elle plonge sans cesse. Surtout depuis qu’elle a emménagé dans ce nouvel appartement. Elle soupire et repose sa brosse sur sa coiffeuse avant de se lever délicatement. Il y a encore une tonne de cartons qui jonchent les pièces. Cartons que Luka l’a aidé à monter sans même voir le trouble de Delun, sans même la reconnaitre. Parfois elle se maudissait, elle se haïssait d’avoir si bien réussi son sort. Elle se maudissait, elle se haïssait, de s’être si bien effacé de la mémoire de son loup. Lui qui ne se souvient ni de son visage, ni de son odeur, ni de son prénom … Une inconnue, toujours aussi mignonne à ses yeux, mais rien de plus. Rien de moins. La nouvelle voisine. La nouvelle. Elle plaque délicatement son oreille au mur, juste pour l’entendre bouger, poser son bol sur le plan de travail, courir partout à la recherche de ses clés, enfiler sa veste – ça elle le devine dans un bruissement de tissu – et la porte de chez lui qui claque. Tout autant d’habitude qu’elle a appris à connaitre, l’épiant de son appartement comme une pauvre femme amoureuse. Elle déglutit souvent au rire cristallin qui émane de chez lui, et quand l’amour se fait trop entendre à la tête de lit qui cogne contre le mur Delun s’en va. Loin. Avec l’envie furieuse de lui rappeler qu’elle est à lui, qu’il est à elle. Que cette morsure dans le creux de son épaule et sa trace, sa marque, sa cicatrice. Elle déteste l’idée qu’il puisse en aimer une autre mais il faut bien qu’elle se rende à l’évidence Delun. Ce n’est pas en s’appelant Liwei et en emménageant à côté de chez lui que tout redeviendra comme avant. Qu’ils s‘aimeront à nouveau. Qu’ils pourront faire l’amour avec passion, qu’ils pourront rêver de fuir à l’autre bout du monde … elle retient ses larmes à leur souvenir, à leur photo qu’elle cache sous son lit. Elle se convainc qu’elle a fait le meilleur choix en le voyant aussi épanouit et heureux aujourd’hui. C’est ce qu’elle voulait … mais elle n’aurait jamais cru qu’elle, elle serait aussi triste. Elle a quitté son fiancé au grand dam de sa grand-mère. «  Tu deviens comme ta mère Delun ! Aussi faible et ridicule qu’elle ! Amoureuse d’un Loup Garou … qu’elle sotte tu fais là ! Renoncer à un avenir brillant pour cet homme qui ne t’aime même pas ! » C’est vrai, ne pouvait s’empêcher de songer Delun. Elle a raison, pourtant, au fond d’elle, elle ne s’imaginait pas une autre vie … Elle a longtemps détesté sa mère pour être tombée amoureuse d’un loup garou, pour avoir ruiné leur famille, poussé son père au suicide. Elle déteste l’idée même que sa mère ait pu choisir l’amour à sa fille. Qu’elle se soit laissée embarquer par la passion. Qu’elle soit morte d’amour pour ce loup qui l’aimait plus qu’il n’aimait son clan. Une histoire d’amour vouée à l’échec … vouée à la mort. Et toute sa vie Delun avait détesté cette idée là pourtant … c’était exactement ce qu’elle refaisait aujourd’hui. Orpheline, sans personne à qui se confier, elle affronte son avenir sans savoir où elle va. Elle sait juste qu’elle doit y aller.